« A peu de chose près, aujourd’hui, pour le même prix, on jouait à la pétanque ! », a résumé Olivier Gagliani. De fait, au vu des fichiers météos, le fait de réussir à valider une course était loin d’être gagné mais un petit flux de secteur Est a finalement permis aux 53 équipages engagés dans la compétition de disputer une course. Partis en milieu de matinée, propulsés par 6 à 7 nœuds de vent, les uns et les autres ont alors joué des coudes sur un parcours situé au nord de l’île, sous forme d’aller et retour, entre Saint-Jean et Le Bœuf. Auteurs d’un excellent départ, Pablo Völker et Federico Polimeni ont d’emblée affiché leurs ambitions. En tête à la première marque avec une certaine avance, ils ont cependant ensuite petit à petit concédé du terrain à la concurrence, au point de se faire une petite frayeur sur le tout dernier bord avant l’arrivée. « Patrick et Olivier sont revenus très proches de nous. On est parvenu à les contrôler jusqu’au bout mais ça s’est joué à rien ! Presque à la photo finish ! », a commenté le barreur espagnol qui avait presque oublié ce que ça faisait de se faire un peu bousculer un peu tant il avait dominé le Mondial, cet été, sur la Costa Brava. « Ça a vraiment été une très belle course mais elle n’a pas été facile. Le vent était très léger. Il fallait être parfaitement focus pour réussir à exploiter la moindre petite risée ou bascule », a ajouté Pablo Völker, vainqueur du Prix « Design Affairs-001 »
Même constat de la part de son principal rival. « Le mot d’ordre, aujourd’hui, c’était finesse, finesse, finesse ! La concentration était de mise pour réussir à garder de la vitesse. A la plus petite faute d’inattention, on perdait très vite le « flow » du bateau. Avec Trois Pommes, ça nous est arrivé quelques fois mais on a réussi à ne pas trop s’énerver. A l’arrivée, il n’a pas manqué grand-chose, nom d’une pipe ! », a relaté avec sa bonne humeur habituelle Patrick Demesmaeker, déterminé à titiller autant que possible les nouveaux cadors de la classe cette semaine. « Franchement, nos nerfs ont été mis à rude épreuve aujourd’hui. Lorsqu’il fallait choquer, ce n’était pas de quelques centimètres mais seulement de quelques millimètres ! », a ajouté son équipier, manifestement pas aussi « rouillé » qu’il pensait l’être après une année sans navigation sur le support. « On s’en est bien tiré. Après avoir un temps bataillé avec Charles Tomeo et Dalton Tebo (Avant Toi) qui ont finalement commis une petite erreur en écrasant un peu trop dans la baie de Saint-Jean, on a réussi à revenir sur les premiers. On aurait sans doute dû rester davantage dans leur axe sur le dernier bord de spi pour ne pas se faire couvrir par eux pour gagner, mais on est malgré tout bien contents de notre course », a ajouté Olivier Gagliani qui n’était assurément pas le seul à avoir le sourire à son retour à terre, ce jeudi.
L’Australien Gavin Colby, véritable légende du circuit, ne cachait effectivement pas, lui non plus, son plaisir d’avoir réussi à courir une manche et encore moins celui d’avoir retrouvé ses marques sur le plan d’eau Antillais. « On a finalement été chanceux de pouvoir régater car la météo était pour le moins capricieuse mais on a fait une super course. Il fallait vraiment être à l’affut de chaque petite ridule sur l’eau et de chaque petite bascule car la moindre petite erreur se payait cash, notamment à la fin, lorsque le vent a commencé à vraiment tomber. A bout du compte, ça s’est révélé très intéressant, comme souvent dans les petits airs. On espère que demain, la chance sera aussi avec nous car, pour l’heure, les conditions s’annoncent une nouvelle fois très erratiques ! », a terminé Gavin Colby. De fait, la journée promet d’être délicate mais le comité de course l’a montré, même lorsque tous les éléments ne sont pas parfaitement réunis, il est capable de faire des miracles !