« C’était une superbe première journée avec deux belles manches ni trop courtes, ni trop longues, mais une journée de costauds ! », a résumé Gurvan Bontemps. De fait, les conditions météo ont été plutôt toniques ce jeudi, avec un flux de secteur est soufflant entre 13 et 20 nœuds. Dans ce contexte, naturellement, les gros bras de la série et les spécialistes de petits catamarans de sport se sont montrés un cran au-dessus du lot. « Ceux qu’on attendait ont d’emblée confirmé qu’il fallait compter avec eux cette semaine. On a vu de la très belle bagarre aux avant-postes. De notre côté, on est super contents de notre entrée en matière. On est monté en puissance petit à petit. On a déjà un bon flying tuning, ce qui nous permet d’être assez rapides alors que l’on découvre encore nos nouvelles voiles », a commenté le Morbihannais qui, avec des manches de 2e et 3e, pointe à la deuxième place du classement provisoire à l’issue de cette première journée. Une première journée dominée de la tête et des épaules par le duo Tim Mourniac et Pierre-Yves Durand, auteurs d’un sans-faute avec deux premières places. « On a plutôt bien régaté. On est assez contents de notre vitesse. Ça a été dense et, comme on pouvait s’y attendre sur une épreuve de ce niveau, ça s’est joué sur des détails », a commenté le barreur de Segeco qui a donc, d’entrée de jeu, affirmé ses ambitions.
« La première course était une sorte de grande « banane ». Je n’ai donc pas été trop dépaysé par rapport à ce que j’ai l’habitude de faire. C’était vraiment de la tactique. Il fallait bien suivre le vent et exploiter au mieux les effets de site », a détaillé Tim, membre de l’équipe de France de Nacra 17, rompu à la régate au contact entre trois bouées. « On n’est pas super bien passés à la première marque au vent mais on s’est montrés très rapides au portant, ce qui nous a permis de revenir au contact de Gurvan et Benjamin, devant, puis de finalement l’emporter. Sur la deuxième course, il y a eu beaucoup de transitions à négocier du côté ouest de l’île. Ça a donné un raid un peu plus dur nerveusement à gérer, avec pas mal de coups d’élastiques. Le fait d’être bien partis nous a permis de creuser un peu l’écart au début mais lorsque c’est devenu délicat, en étant dans notre position, on a donné malgré nous des repères aux autres qui en profité pour revenir. Le passage de la pointe à Colombier a finalement été décisif. Les Argentins, qui avaient un temps pris la tête, ont commis une petite erreur en sortant de l’effet de pointe. On a su saisir l’opportunité pour s’imposer de nouveau », a poursuivi Tim Mourniac, logique vainqueur du Prix « Design Affairs-001 » ce soir, qui garde cependant la tête froide concernant la suite.
« Aujourd’hui, c’est nous qui avons eu le bon feeling. Demain, ce sera peut-être les autres. On est quand même quelques-uns à pouvoir prétendre à la victoire finale », a terminé le co-équipier de Pierre-Yves Durand. « La bagarre aux avant-postes est serrée. Tellement que la moindre petite erreur se paie cash. Sur l’eau, tu clignes les yeux et paf, tu perds 150 mètres ! », a synthétisé Olivier Gagliani qui, après des places de 3e et 5e, complète le podium provisoire au côté de Patrick Demesmaeker et ne cache pas son admiration pour la paire Mourniac – Durand. « Pour nous, ce sont vraiment les gros clients de cette 14e édition », a glissé celui que l’on surnomme affectueusement Trois Pommes. Le match ne fait toutefois que commencer et à ce stade, tout reste à faire, y compris pour les nombreux concurrents ayant été confrontés à de la casse matérielle ou à des sorties de piste incontrôlées lors de cette première journée sportive. Parmi ces derniers, on peut notamment citer les tenants du titre, Cruz Gonzalez Smith et Mariano Heuser. Victimes d’un problème d’écoute de foc dans le premier acte, les deux sud-américains ont écopé d’une 17e place qui risque de leur couter cher pour la suite, même s’ils ont rapidement rectifié le tir dans la foulée en terminant deuxième de la seconde régate.