
La course du matin permet aux équipages de faire parler la poudre à toutes les allures. Pas le choix, il faut être bon dans tous les secteurs de jeu. Le tempo est élevé, les leaders avalent les 14 milles en tout juste une heure vingt. Et ce matin, les équipages frenchies sont particulièrement en forme ; deux d’entre eux concrétisent leurs ambitions en montant sur le podium.
Cette première victoire, l’équipage Tim Mourniac - Pierre-Yves Durand (Segeco) l’attendait depuis le début de la semaine. Et pour être tout à fait honnête, on l’attendait aussi pour eux, tant on connaît l’étendue de leur talent ! “C’est vrai qu’on se cherchait un petit peu avec Pierre-Yves sur ce début de Cata Cup : on a eu des petits pépins techniques et après, on a, tout simplement, pas très très bien navigué, reconnaît Tim. Visiblement, les deux compères ont retrouvé la manette d’accélérateur et les clés du succès. “Cette fois-ci on a réussi à faire nos comebacks et se remettre carrément en avant de la flotte sur les points de passage importants”, se félicite le skipper de Segeco.
Sur la deuxième marche du podium, on retrouve l’inoxydable duo composé d’Henri Demesmaeker et de Rasmus Rosengren (97TP Services) fidèles à leur stratégie : la régularité avant tout.
Gurvan Bontemps accompagné de Fred Moreau (Stickeman) décrochent eux aussi leur premier podium de la semaine, une très belle satisfaction pour les deux bretons : “On passe dans les 10 à la bouée de dégagement mais on fait un super bord de reaching jusqu’à Frégate, détaille Fred Moreau. On a vraiment bien bossé avec Gurvan sur le bord de spi. Ça a beaucoup joué entre Boeuf et Colombier et on arrache la victoire sur le dernier bord avant l’arrivée. ça fait plaisir de monter sur la boite, c’est un peu dur pour nous. Déjà les autres sont très très forts, ça c’est sûr, et il nous manque des petits trucs, des petites transitions qu’on fait moins bien qu’eux ; ça se joue à pas grand chose. Cette journée était dingue !”

Pour la deuxième partie de ce prix Saint Barth Assurances Allianz, le comité de course a surpris son monde en annonçant un nouveau tour de l’île, cette fois-ci dans le sens anti horaire ; un format original rarement utilisé sur la compétition. Pas de quoi cependant déstabiliser les concurrents qui avaient déjà bien balisé le terrain hier.
Du portant, du reaching et du près, beaucoup de près, ce tour est extrêmement exigeant en particulier pour les équipiers qui reviennent rincés, crevés, fourbus.
La journée s’avère très inspirante pour Tim Mourniac et Pierre-Yves Durand (Segeco) qui décrochent une deuxième timbale devant Jean-Christophe “Papa” Mourniac et Benjamin Amiot (Gypsea), coiffés au poteau dans la dernière ligne droite: “Mais que c’est dur ! On a enchaîné deux manches dont le tour de l'île à l’envers avec une grosse majorité de près donc oui, c’est dur. En plus, on s’est tiré la bourre avec les jeunes, il faut compenser un peu. Mais ça va, on a été bon, Benjamin a été excellent ! On est hyper content, très satisfait de ce qu’on a fait parce qu’on a mené une bonne partie de la course, ça fait très plaisir !”

Deux manches, deux victoires : sans surprise Tim Mourniac et Pierre-Yves Durand (Segeco) s’adjugent le prix Saint Barth Assurance Allianz. “C'était physique, décrit Tim à l’arrivée. Les deux manches ont été hyper sollicitantes. On a pratiquement eu toute la panoplie de bords qu'on peut avoir en Formule 18 : des bords serrés sous spi, des bords débridés au reaching où l'équipier a beaucoup beaucoup de travail. Sous l'île, c'est pas moins reposant parce que le vent est très irrégulier donc il faut changer les réglages en permanence. Bref, il faut s'adapter tout le temps. Les équipiers ont été très sollicités, les méninges aussi parce qu'il fallait trouver les bons coups. On est contents de retrouver le chemin de la victoire. On est surtout contents de retrouver notre communication à bord et le plaisir de naviguer ensemble”.
Ce soir, les regards se tournent forcément sur le classement général de cette 17è édition. La paire Henri Demesmaeker/Rasmus Rosengren (97 TP Services) a pris une sérieuse option sur la victoire, 5 points devant Tim Mourniac et Pierre-Yves Durand (Segeco). Rien n’est encore joué pour la troisième place du podium entre les Australiens Brett/ Pullman (Le Barthélémy Hotel) et Colby/Colman (Super U U Express Oasis).
Ne présumons pas cependant que la messe soit dite, si le comité envoie deux manches ce dimanche matin, tout peut encore se passer… En voile on le sait, rien n’est terminé tant que ce n’est pas terminé.