« Franchement, il y a un très beau plateau. On a pu déjà naviguer avec pas mal de concurrents pendant les journées d’entraînement et prendre un peu la température, notamment par rapport aux habitués de l’épreuve. On sent qu’il va vraiment y avoir du « fight ». On a vraiment hâte de se mettre sur la ligne de départ avec eux ! », a commenté Tim Mourniac, petit nouveau mais gros concurrent de cette 14e édition de la St.Barth Cata Cup, impatient d’en découdre et de découvrir le plan d’eau, aussi magique que technique. « On a profité d’un dernier petit tour de chauffe cet après-midi pour vérifier que tout était ok à bord du bateau et fignoler les derniers détails pour être prêt demain. On sait que l’on va se régaler et que le match va être serré. Entre l’Américain Ravi Parent, le champion du monde en titre, et les Argentins qui sont très forts aussi sur la scène internationale, on va avoir affaire à de vrais spécialistes du F18. C’est vraiment top pour nous d’avoir l’occasion de se confronter et de jauger notre niveau par rapport aux Top Gun de la classe une fois dans l’année », a ajouté le jeune barreur qui se verrait bien inscrire l’épreuve à son palmarès. Un CV déjà bien fourni, avec notamment une victoire sur le Tour de France à la Voile en 2018 et un titre de Champion du Monde Junior de Nacra 15 acquis en 2016, qui a naturellement de quoi inquiéter ses futurs adversaires. « Tim a déjà fait beaucoup d’épreuve de type « raid » en catamaran de sport. Il a bien cette culture de la course longue distance et son papa, Jean-Christophe, est quand même une légende la St Barth Cata Cup. On sait qu’il va aller vite mais ce ne sera pas le seul », a commenté Mathieu Marfaing, prétendant, lui aussi, à la victoire cette année, au côté d’Emmanuel Boulogne.
Comme chaque année, les postulant à la première place sont toujours très nombreux. Reste que celui vers qui tous les regards sont tournés cette fois est indiscutablement le jeune prodige Ravi Parent. Sacré champion d’Europe, d’Amérique et du Monde de F18, mais aussi champion d’Amérique et du monde de Classe A cette saison, l’Américain débarque lui aussi sur l’épreuve avec, légitimement, des ambitions fortes. « C’est un client qui va forcément bien tourner. Sera-t-il aussi à l’aise sur des bords comme ceux, un peu chauds en double trapèze par exemple, qu’il l’est sur des parcours de type « banane » ? Pour l’heure, ça reste une interrogation », a détaillé Mathieu. L’autre question concernant Ravi et que tout le monde se pose est celle de savoir si sans son équipier habituel, il va réussir à performer également. « Cela met un peu de pression sur les épaules de Nick Lovisa mais je suis certain qu’ils vont très bien se débrouiller », a ajouté l’équipier d’Emmanuel Boulogne qui espère rivaliser aux avant-postes et montrer ce que le nouveau Cirrus 901 a dans le ventre. « Le travail de mise au point a logiquement nécessité un peu de temps mais je crois qu’à présent on a trouvé les manettes. Je pense qu’on va aller bien mais le bateau ne fera pas tout. On va devoir bien naviguer et être bien concentré sur l’eau. Comme il va y avoir du vent, il va forcément y avoir un peu de casse pour tout le monde. Ceux qui géreront le mieux en attaquant ou en levant le pied dans les bons moments feront, à mon sens, la différence », a assuré Mathieu Marfaing.
Un avis partagé par Benjamin Amiot qui, avec Gurvan Bontemps, espère bien conjurer le sort après trois deuxièmes places en 2016, 2019 et 2021, et enfin monter sur la première marche du podium. « C’est l’objectif, et ça a toujours été l’objectif ces dernières années. On espère avoir fait ce qu’il faut pour pouvoir être devant lors de cette 14e édition. Il y a encore du niveau et de très gros clients, mais il va falloir compter sur nous ! Deux fois, l’or nous a échappé à un ou deux points près. Cette St.Barth Cata Cup est toujours très serré et il faut tout donner pour éviter les regrets à l’arrivée. On espère tirer parti de nos enseignements des précédentes participations pour l’emporter cette fois », a expliqué Benjamin, par ailleurs ravi de retrouver parmi ses camarades de jeu le tandem Pierre Le Clainche et Antoine Joubert. « Ça s’est fait complètement à la dernière minute car l’équipier avec lequel je devais courir initialement (le Hongrois Csaba Csetenyi, ndlr) a dû rentrer chez lui pour des obligations professionnelles. L’opportunité de courir avec Antoine s’est ouverte par hasard. Il se trouve qu’il devait se rendre aux Antilles ces prochains jours pour effectuer le convoyage retour d’un bateau de la Route du Rhum et que, par conséquence, il était facilement disponible », a relaté Pierre. Ensemble, les deux hommes ont déjà décroché le titre en 2016. Réaliseront-ils le doublé en 2022 ? Certains duos créeront-ils la surprise ? Le match se jouera-t-il, comme souvent, dans le dernier bord de la dernière course ? Les paris sont ouverts !