« La journée a été compliquée car on savait que le résultat de l’unique manche du jour serait déterminant. Il y avait clairement un peu de pression en partant sur l’eau ce matin et on l’a vite senti sur la ligne de départ. De notre côté, on est parti moyennement et on a enroulé la première marque en 8e ou 10e position. Après ça, on s’est battu comme des diables pour revenir au score surtout que Gurvan et Benjamin étaient parfaitement bien placés, en 2e position », a commenté Cruz Gonzales Smith qui a, dès lors, enclenché la surmultipliée et opéré un retour en force aux avant-postes. « On est bien remonté grâce à une bonne vitesse au portant mais aussi grâce à de bons choix de placements, notamment du côté de l’île Fourchue. Après le passage du Mancel, on avait repris les commandes de la flotte mais on est tombé dans un trou de vent et on a vraiment dû pousser fort pour garder notre leadership. Les gars de Stickerman nous ont vraiment mis sous pression. On a fait en sorte de minimiser les risques et les a contrôlés jusqu’à l’arrivée », a ajouté le skipper Argentin, ravi d’avoir à la fois remporté la manche du jour et par ricochet le Prix Super U, puis la victoire au classement général. « Après déjà deux podiums en 2017 et 2019 (2e et 3e) puis une 5e place en 2018, on visait clairement la victoire cette année. C’est chose faite et cela vient clôturer de la plus belle manière qui soit notre belle saison en F18 », a ajouté le Sud-Américain pour qui 2021 aura presque été l’année parfaite avec un titre de vice-champion du monde, un titre de champion national ou encore une deuxième place au championnat Américain. « On est vraiment super contents de gagner cette St. Barth Cata Cup qui nous résistait jusque-là et on l’est d’autant plus que le match a vraiment été serré du début à la fin », a relaté Cruz qui s’impose, de fait, avec deux tous petits points d’avance sur la paire Gurvan Bontemps – Benjamin Amiot et cinq que le duo Patrick Demesmaeker – Olivier Gagliani.
« En partant pour cette dernière manche, on savait qu’on ne pouvait pas terminer au-delà de la troisième place, qu’on était assuré de finir sur le podium dans tous les cas dans la mesure où notre plus mauvaise performance cette semaine était une place de 6e. On bénéficiait donc d’un joker et notre stratégie était claire : attaquer ! » a détaillé l’équipier de Stickerman qui s’est d’emblée installé dans le groupe de tête lors de cette ultime régate avant se voir les Argentins revenir comme des balles sous spi, grâce notamment à un choix de route judicieux au plus près de l’île Fourchue. « Ils ont profité de plus de vent et ils sont ainsi repassés en tête. Au près, ensuite, il n’y a malheureusement pas eu d’options fortes à jouer et nous n’avons pas été en capacité de les reprendre surtout qu’ils ont joué le jeu du marquage et qu’en plus il aurait fallu que l’on réussisse à intercaler un bateau entre eux et nous pour espérer l’emporter », a détaillé Benjamin qui espérait légitimement monter sur la plus haute marche du podium de cette 13e édition après déjà deux 2e places en 2019 et 2016 puis une 3e place en 2018. « On aurait bien aimé que cette fois soit la bonne mais encore une fois, on a passé une semaine extraordinaire à Saint-Barth. On a profité de conditions de navigation incroyables, y compris lors de cette dernière journée, avec une bonne douzaine de nœuds de vent. On s’est régalé et pour le titre, il n’y a qu’une solution qui s’impose : revenir ! ».
Même sentiment du côté de Patrick Demesmaeker et Olivier Gagliani, assurément les grands perdants de la journée. Premiers au classement provisoire établit après les cinq premières courses, les Belges avaient une opportunité rêvée d’inscrire une nouvelle fois leurs noms au palmarès de l’épreuve et ainsi de réaliser un triplé inédit. Les deux compères ont malheureusement encaissé une place de 10e aujourd’hui, leur plus mauvais résultat de la semaine. « On n’a pas pris un départ de dingue car on s’est vite fait couvrir par les Argentins qui se trouvaient à notre vent. Pour s’en dégager, on a tricoté au milieu du plan d’eau où on a trouvé de la molle. De ce fait, on est passé en 21e position à la première marque. On a fait un bon coup à Boulanger en allant raser la côte pour jouer les effets de site, ce qu’on n’a cependant pas eu la présence d’esprit de faire juste avant à Toc Vers et à Chevreau. Cela nous a permis de recoller au paquet, mais pas suffisamment. On a tenté des choses jusque dans les dernières longueurs mais on est forcément un peu tristes car on aurait vraiment aimé aller chercher ce troisième titre. Cela étant dit, on est malgré tout conscients que signer un 5e podium, vu le niveau de la course, c’est quelque-chose de bien », a indiqué Olivier qui promet d’ores et déjà de revenir pour la 12e fois sur l’épreuve en 2022. Le rendez-vous est pris !