Ce dimanche - quatrième et dernier jour de compétition de la St. Barth Cata Cup - s’annonçait décisif, quatre bateaux étant encore en mesure de prétendre à la victoire à l’aube des deux ultimes courses. Le suspense était donc total au moment du départ sur l’eau et il s’est encore intensifié à l’issue de la première manche lorsque Gurvan Bontemps et Benjamin Amiot (Eden Rock St Barth) se sont retrouvés à égalité de points avec Jean-Christophe Mourniac et Antoine Rucard (Eden Rock Villa Rental) après leur victoire dans la course n°6. Il va sans dire que la tension, qui était déjà palpable, est montée à son maximum peu avant le coup d’envoi de la septième et dernière régate, d’autant que les Argentins Cruz Gonzalez Smith et Mariano Heuser (Architectonik) et les Toulonnais Orion et Antoine Martin (Mext Cardio) restaient en embuscade. Mise sous pression, la paire Mourniac – Rucard, qui occupait la place de leader au classement à l’issue du tour de l’île hier soir, n’a pas failli, remportant ainsi cette dernière course, et par ricochet l’épreuve.
Michael Gramm
Neuf petits points séparaient les quatre premiers du classement général ce matin. Les deux dernières courses s’annonçaient donc déterminantes et elles ont tenu toutes leurs promesses. La première, courue entre la baie de Saint-Jean et les îles Boulanger et Pelé, a largement relancé la donne et mis un certain nombre de duos sous pression, à commencer par Jean-Christophe Mourniac et Antoine Rucard. Leader à l’issue des trois premières journées de compétition avec six points, le tandem a encaissé une 7e place tandis que le duo Gurvan Bontemps et Benjamin Amiot s’est, lui, octroyé la victoire. Les deux binômes se sont alors retrouvés à égalité de points. Pour l’un comme pour l’autre, tout restait donc à faire dans l’ultime manche à destination de la plage de Public, via Roche le Bœuf.
« En partant sur cette 7e et dernière course, on était bien conscient qu’on n’avait pas le droit de se louper pour l’emporter. On a fait ce qu’il fallait dès le début et très vite, on s’est retrouvé devant, à batailler avec Cruz Gonzalez Smith et Mariano Heuser. On a réussi à les passer au portant et à s’installer en tête, mais on savait que rien n’était acquis car il restait un choix tactique important pour faire Bœuf. Les Argentins se sont décalés au vent alors que de notre côté, on a pris le parti de passer sous le vent en espérant ne pas trop subir les dévents. C’est passé et on a conservé la première place jusqu’au bout », a commenté Jean-Christophe Mourniac qui s’est alors assuré la victoire au classement général, améliorant au passage son score de l’édition 2010 courue en duo avec Christopher Jonsson (3e).
Une première, un succès
Michael Gramm
« On est super content d’autant qu’avec Antoine, c’était la première fois qu’on naviguait en F18 ensemble », a précisé le Maximois qui, pour mémoire, devait initialement participer à l’épreuve avec Erik Maris. Ce dernier, étant retenu par ses obligations professionnelles, avait finalement été remplacé au pied levé par le jeune Finistérien. « On a beaucoup régaté ensemble en Diam24 OD, le bateau du Tour de France à la Voile, mais on découvrait l’un et l’autre le Cirrus R2. On a assez vite trouvé les clés et on est rapidement monté en régime malgré la concurrence affutée », a détaillé celui que l’on surnomme Kinou. Si lui avait évidemment le sourire à son arrivée à terre, la déception était en revanche visible sur les visages de Gurvan Bontemps et Benjamin Amiot qui espéraient bien, cette année, réussir à se hisser sur la première marche du podium après leurs 3e et 2e places lors des éditions 2015 et 2016.
« La victoire sur cette St.Barth Cata Cup continue de nous résister. C’est un peu dur car je pense qu’on en a jamais été aussi proche. Être en tête avant la dernière manche, ça ne nous était encore jamais arrivé. La bonne nouvelle, c’est que même si on vieillit, on continue de progresser. Peut-être qu’on finira par la remporter un jour ! », a relaté Gurvan qui a, malgré tout, conservé son sens de l’humour. « Après nos trois victoires de manches consécutives, on était sur une belle lancée. On est parti sur la course n°7 avec l’idée de continuer de naviguer de la même manière, sans nécessairement vouloir contrôler notre adversaire car on savait que ce serait compliqué de le faire avec un vent instable en direction. Au final, on fait 5e en perdant une place juste sur la ligne d’arrivée après s’être fait prendre dans une grosse molle, et ça nous permet de sauver la deuxième place », a détaillé le Vannetais qui termine ex-aequo en termes de points avec les Argentins Gonzalo Smith et Heuser, mais qui prend l’avantage grâce au nombre de ses victoires.
Déjà l’envie de revenir en l’an prochain
Michael Gramm
« Un podium reste un podium mais on est évidemment un peu déçu de ne pas monter sur la plus haute marche. Le tour de l’île, doté d’un coefficient 2, nous a coûté cher. On l’a bouclé en 6e position, notre plus mauvaise place de ces quatre jours de compétition, tandis que nos concurrents directs ont performé sur l’exercice. C’était en fait le pire scénario possible pour nous. C’est resté très serré jusqu’au bout mais malgré nos deux places de 2e ce dimanche, on n’a pas réussi à l’emporter alors que l’on venait clairement pour ça », a commenté Cruz Gonzalez Smith, qui repart donc avec le bronze, comme lors du Mondial de la classe en Espagne, l’été dernier. « On a malgré tout pris énormément de plaisir à régater à Saint-Barth et l’on reviendra prendre notre revanche l’année prochaine », a assuré le barreur sud-américain. Même promesse du côté d’Antoine Rucard, qui découvrait l’épreuve pour la première fois, et qui compte bien revenir au plus vite. « La St.Barth Cata Cup est un évènement fabuleux, avec un super niveau, des parcours incroyables et des conditions de navigations exceptionnelles. Je vais tout faire pour être de nouveau là en 2020 », a terminé le vainqueur. Le rendez-vous est pris !
Michael Gramm
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EasyRide