« Lors de cette première journée, les conditions ont été très belles mais aussi un peu engagées, avec entre 18 et 20 nœuds de vent puis des rafales à 25 lors d’un passage de grain, mais aussi et surtout beaucoup de vagues. Dans ce contexte, il y a eu de la super bagarre mais aussi naturellement un peu de casse », a commenté Gurvan Bontemps. De fait, neuf équipages ont fait les frais de ces conditions toniques. Les duos Nicolas Gillet et Nicolas Poix puis Olivier Kardeli et Martin Johr (AMC Gustavia & AMC St-Jean), notamment, ont été contraints à l’abandon à la suite d’une vilaine collision lors de laquelle l’équiper de Marfret a été blessé aux côtes. « C’était bien sportif sur l’eau aujourd’hui. C’était dur mais c’était top. Les top-guns de la classe se sont évidemment montrés plus à l’aise que les autres. Comme il y avait pas mal de mer, c’était bien scabreux et les plus expérimentés ont clairement navigué un cran au-dessus, mais c’était franchement magique. Saint-Barth est définitivement un paradis pour le F18 et pour la voile en général ! », a commenté Thierry Fouchier (Hélios), l’un des marins français les plus chevronné en matière d’America’s Cup, avec six participations à son actif, dont une victoire en 2010 avec les Américains de BMW Oracle. « Je suis ici avant tout pour prendre du plaisir et je ne pouvais pas espérer plus belle entrée en matière », a ajouté le Marseillais qui régate cette semaine avec son ami d’enfance Jean-Pierre Roman, et pointe en 34e position au classement provisoire. Un classement où les écarts sont infimes, notamment en tête de flotte, les cinq premiers se tenant en seulement 5 petits points.
« La journée a été au top du top. Il y a eu du gros match à tous les étages. Pour ce qui nous concerne, on s’est bien battu et on est parvenu à être assez réguliers en terminant 5e et 3e, ce qui n’était pas si simple car le jeu était très ouvert sur le plan tactique avec, en prime, de fortes rafales qui ont souvent redistribué les cartes. Il fallait avoir les yeux bien ouverts et bien soigner les trajectoires en déclenchant les manouvres aux bons moments. Avec Charles (Gate), on s’en est bien sorti et on a vu qu’on était plutôt à l’aise en vitesse », a relaté Orion Antoine (Nikki Beach St Barth), deuxième au général au terme de cette première journée de compétition, à égalité de points avec le binôme Gurvan Bontemps – Benjamin Amiot (Stickerman). « Lors de la première manche, on s’est retrouvé dans le trafic à la première bouée mais on est bien revenu pour finir 2e. Lors de la suivante, on a pris un bon départ mais il y a eu un petit cafouillage à la première marque. On s’est toutefois rapidement remobilisé et même si c’est devenu très aléatoire sur le vent de l’île on ne s’en est finalement pas trop mal sorti en prenant la 6e place », a détaillé Gurvan, qui confirme ainsi d’emblée ses ambitions de victoires après déjà trois podiums sur l’épreuve en 2015, 2016 puis 2019.
Il le sait cependant et il l’a vu sur l’eau, la concurrence est une fois encore redoutable cette année sur la St.Barth Cata Cup, avec, entre autres, des clients tels que Argentins Cruz Gonzalez Smith et Mariano Heuser (SBDE) ou les Américains John Casey et Colin Page (St Barth Properties). Les premiers, vice-champion du monde en titre de la discipline, ont d’ailleurs remporté haut la main la première régate et tiraient parfaitement leur épingle du jeu dans la suivante avant de percuter un rocher peu après le passage de la pointe Colombiers. Si à la suite de cet incident les sud-américains ont dû se contenter d’une 13e place et, par ricochet, de la 6e place au classement provisoire, ils ont confirmé qu’ils étaient en grande forme et extrêmement véloces. Même chose ou presque pour les seconds qui ont littéralement dominé la deuxième course en s’imposant avec une avance très confortable. Bref, on l’aura compris, la bagarre ne fait que commencer !
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